The Budos Band : Burnt Offering (Daptone Records 2014)

BudosBand-BurntOffering           Avant The Budos Band, il y avait la formation Funk de Thomas Brenneck et Brian Profilio, The Bullets. Sous inspiration du groupe Antibalas, les deux musiciens s’orientent vers l’afro-beat en reprenant des compositions de Fela Kuti. C’est en ajoutant trompettes et sax baryton que le projet va réellement prendre forme. En 2005, le groupe sort son premier album sur Daptone Records, éruption d’afro-grooves qui doit autant à Mulatu Astatké qu’à Sly Stone période « Stand ! ». Deux ans plus tard sort un second album, le groupe continue d’explorer ses influences, avec des titres nébuleux et d’autres plus funky. Après un Ep en 2009, le Budos revient avec un long format en 2010. Volcan, scorpions, c’est maintenant un cobra qui apparaît sur la pochette du disque et le contenu se fait plus sombre, sans que le groupe laisse derrière lui ses premières inspirations. L’album se clos sur une reprise presque méconnaissable des Beatles, avec des cuivres, de l’orgue, une guitare wah-wah, des éclaires de lumière dans un brouillard épais. C’était peut-être une manière d’ouvrir une première porte pour leur dernier album sorti cet automne, « Burnt Offering ». Avant que le disque arrive dans les bacs, le label Daptone avait fait circuler la pochette sur les réseaux sociaux, pour une première fois un disque du Budos Band était nommé par un titre et l’on sortait du « danger exotique » pour aller vers un visuel qui renvoyait plutôt à la sorcellerie façon comic-book, bref, de quoi être circonspect ou curieux. Changement d’esthétique pour de nouvelles aspirations musicales. Dans ce dernier opus, des riffs de guitare saturée viennent parfois trôner au milieu des cuivres, certaines introductions et bridges rappellent les premiers albums de Black Sabbath (les meilleurs) et l’on se retrouve propulser dans un afro-rock enfumé et hypnotique. Toujours dans le groove et les plans de batteries funky, le Budos Band réussi à se renouveler sans s’éloigner de ses racines. De quoi donner envie de voir le groupe sur scène et de continuer à s’intéresser à leurs prochaines sorties discographiques.

Hugues Marly, décembre 2014.