Deux ans de travail, une vingtaine de concerts, la fine fleur des improvisateurs de Chicago pour un disque à la hauteur de ses ambitions. Le maître mot est ici jazz. Mais attention, pas du jazz à papa, du jazz sous perfusion 70’s (on pense bien sûr à Herbie Hancock époque Mwandishi/Sextant, ou encore à Lalo Schifrin) avec un son très actuel naviguant entre jazz/free/funk et expérimentations électronico-acoustiques, le tout regroupé sous la forme de 2 suites aux noms cosmiques séparées par le pianistique Black Sun. L’une des originalités de ce disque par rapport aux classiques « hancockiens » est le nombre très élevé de percussions mélodiques ici présentes, vibraphones, marimba, tubular bells élargissant considérablement le spectre sonore de cet orchestre de 14 musiciens dominé par les vents et les percussions. L’autre source sonore, décisive, est l’utilisation d’enregistrements d’anguilles électriques de la forêt amazonienne (!), demeure adoptive du grand manitou du projet, Rob Mazurek…
Bref, un grand marécage où l’on pourrait se perdre, si ce n’était la limpidité de la production du sorcier vaudou des studios John McEntire (responsable du son de nombreux groupes provenant de Chicago comme Tortoise, Stereolab…) et la direction de Rob Mazurek, guidant ses acolytes à travers le dédale de ses compositions tentaculaires. www.thrilljockey.com
Kevin Billieres, mars 2007.