Samedi 4 juillet 2020 était une journée de mobilisation pour les militants pro-ours et les anti-ours dans les Pyrénées, après qu’un ours a été abattu le 9 juin en Ariège, département où la présence de l’animal crée toujours beaucoup de tensions. C’est le deuxième ours retrouvé mort dans les Pyrénées depuis le début de l’année.
Alors que les anti-ours étaient rassemblés à l’étang de Lers, dans l’Ariège, trois cent personnes environ se sont rassemblées devant la préfecture de Toulouse, à l’appel du collectif Amis pour la nature et des associations de protection de l’environnement et des animaux sauvages France Nature Environnement, Animal Cross, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères et le Fond d’intervention éco-pastoral.
« Il faut que l’humain soit conscient que la nature sauvage lui est indispensable, puisqu’il ne la domine pas, mais il en fait partie intégrante. »
Une membre du FIEP
L’ours abattu en juin n’a pas simplement été tué par un éleveur durant l’estive mais a été braconné après des mois de chasse revendiquée par certains groupes anti-ours. Les militants de défense de l’ursidé ont donc quitté la montagne pour ce rassemblement à Toulouse. L’occasion d’alerter une nouvelle fois le préfet de massif, mais aussi de sensibiliser les Toulousains et ceux qui ne connaissent pas le combat engagé dans la montagne.
« Nous ne sommes pas contre le pastoralisme. Nous disons simplement qu’ours et bergers peuvent cohabiter.»
Christian Arthur, président de la SFEPM
Le dialogue entre les associations de protection de l’environnement d’un côté et les éleveurs et les chasseurs de l’autre s’avère compliqué et les tensions ne font que croître. Lors de certains événements et rassemblements, les premiers sont la cible d’agressions de la part des seconds, dans un territoire, l’Ariège, où tout se rapporte désormais à la présence des grands prédateurs comme l’ours et le loup. En juin, Christine Téqui, la présidente du Conseil départemental d’Ariège a appelé à l’apaisement et à ce que « la montagne reste muette », regrettant l’appel lancé par l’ONG See Shepherd pour trouver le coupable de l’ursicide.
« Si on veut apaiser cette haine, il faut discuter. On discute avec les éleveurs, avec les bergers, avec les politiques, on a rencontré les responsables syndicaux. Bien sûr, ceux avec lesquels on ne peut pas discuter, ce sont des radicaux, ce sont des extrêmes. Les gens ont peur dans l’Ariège »
Alain Marek, délégué régional de l’ASPAS
Mais les militants de dépense des animaux sauvages espèrent que l’enquête sera indépendante et portera à une justice à la hauteur du délit.
« C’est une espèce protégée, ce n’est pas une espèce chassable. Détruire une espèce protégée, c’est un acte délictueux. On est dans un cas de figure d’une vraie volonté de détruire un ours sur une estive où les gens avaient marre des dégâts alors qu’ils ne font pas d’effort de protection. »
Christian Arthur, président de la SFEPM
L’enquête est toujours en cours. L’auteur des faits risque 150.000 euros d’amende et trois ans de prison.
Simon Guérin-Besnier