Difficile de progresser dans l’ombre des grands anciens sans faire du réchauffé. Tout en se revendiquant de l’héritage populaire des pionniers de l’expérimentation d’après guerre, c’est avec brio que Stabat Akish s’émancipe des pères fondateurs tels Franck Zappa, Sun Ra ou John Coltrane. Ce qui frappe à la 1ère écoute, c’est cette parenté avec le meilleur de la contre culture musicale des 60/70’s. Une couleur jazz/groove instrumentale et moderniste sans pareil qui flirte avec la recherche pure. Rien d’étonnant à ce que l’on retrouve le sextet sur le label Tsadik du new yorkais John Zorn. Maxime Delporte est l’homme orchestre de ce projet. Ses compositions, concises et virulentes sont un appel aux expérimentations collectives mais laissent l’espace nécessaire à l’expression de chacun des membres. Delporte en retrait, impose son identité sur l’ensemble de l’œuvre. Ne vous y trompez pas, c’est bien de jazz qu’il s’agit. Fusion, expérimental, cinématique, électrique mais jazz. On peut regretter que la charte graphique de l’album ne soit pas en adéquation avec l’esprit du son gravé mais l’emballage ne doit pas décourager les inconditionnels de la musique avant-gardiste « qui fait sens ».
Tzadik.com et Stabatakish.com
Jean-Bernard Bassach, novembre 2010.