Dans la vie il y a deux catégories de musiciens. Ceux qui créaient et ceux qui s’inspirent. Le Tigre Impérial fait partie de la 1ère catégorie. C’est autour de l’engouement suscité pour la musique éthiopienne moderne (compilations Les Ethiopiques), impulsé dés 1997 par le mélomane Francis Falcetto et révélé – comme B.O.F – dans le film de Jim Jarmush Brocken Flowers, qu’une poignée de fanatique de l’éthio jazz ont développé un répertoire issue de l’antique Abyssinie. A la différence du Tigres du Platane, leur répertoire est emprunt d’un réel intérêt pour les rythmes percussifs, les sonorités créoles (guitare thaïlandaise) comme afro-expérimentales. Un groove basse/batterie impeccable et deux cuivres (sax ténor et trompette) font de cet ensemble instrumental alpin une figure majeure du monde philéthiopien. Seul le grain du clavier laisse à désirer. Ils ont eu la bonne idée d’éditer (en plus de l’album cd) sur un disque vinyle, l’enregistrement de leur concert à Addis Abeba. Hormis l’avantage d’écouter un répertoire de composition qui était resté figé depuis le début de la dictature de Mengistu (1978) nos petits faussaires suisses ont le bon goût de viser juste.
Jean Bernard Bassach, sept. 2010