Le génie n’est ni quantifiable, ni prévisible. Ce n’est pas un bienfait ou une tare, c’est juste une particularité. L’afro-américain Eugene Mc Duffy allias Brother Jack Mc Duff est l’un de ces virtuoses de la musique soul jazz touché par le divin ou le profane, selon. A la fin des années 1950, Mc Duff troque sa basse contre l’orgue Hammond et signe chez Prestige records. Il est alors à la tête de plusieurs groupes, où l’on retrouve par exemple le jeune George Benson à la guitare (qui considère Mc Duff comme sa principale influence) ou Ray Barretto. C’est dans les harmonies que réside la clef du plaisir que procure le son instrumental pur de Mc Duff et ses compères. Présent sur la crème des labels de l’époque (60/70) on le retrouve chez Blue Note comme à Atlantic (plus de 60 albums). En 1970 il enregistre même à Londres avec les meilleurs musiciens britanniques. Après la traversé du désert qui culmine dans les années 80, Brother Jack va retrouver les faveurs du public grâce à la vogue soudaine de l’acid jazz (90’s). Il entame alors une nouvelle carrière régénératrice. Il meurt à Minneapolis à l’âge 74 ans au début des années 2000.
Jean Bernard Bassach, sept. 2010.