Imitateur de James Brown pendant de nombreuses années, Charles Bradley a vraiment percé en 2011 avec son album « No Time For Dreaming » accompagné du Menahan Street Band. Ensemble parfait entre introspection et rythmiques accrocheuses.
Après un second lp en 2013, « Victim Of Love », légèrement moins réussi mais tout de même solide et émouvant, le chanteur revient avec ce nouveau long format « Changes ». Les plus à l’affût avaient déjà eu droit à un avant-goût via le 45t du même nom, excellente reprise de Black Sabbath, ballade intimiste et bouleversante. Sur ce nouvel opus, Bradley décline les thèmes qui lui sont chers, les histoires d’amour entre deux êtres, les événements qui chamboulent l’existence mais aussi le besoin de changement face aux conflits guerriers qui gangrènent le monde.
Pas de surprises quand à la voix du monsieur, Charles Bradley n’est pas un chanteur de Jazz, pas besoin de chercher un changement de style, tout (ou presque) est dans la personnalité, l’énergie et les émotions du « Screaming Eagle of Soul ».
Le soul-man est toujours aussi bien accompagné de sections cuivres robustes et de plans de guitare qui rappellent les belles heures de Stax Records. L’album évoque aussi la psych-soul des Temptations au début des années 70. Hier, la ségrégation et la guerre du Vietnam, aujourd’hui les bavures policières et les attentats.
Certes l’album s’ouvre sur une hymne à l’Amérique mais il se termine sur un constat alarmant de l’état du monde actuel. Entre profane et sacrée, entre soul et funk, entre format classique et touches psychédéliques, Charles Bradley et ses musiciens s’emploie à délivrer un message d’amour et à sublimer les épreuves de la vie par la musique. Un beau disque de 2016.