Campus FM Chronique : Action Bronson / Mr Wonderful, Vice, Atlantic Records, 2015
Action Bronson rebaptisé pour l’occasion Mr Wonderful sort enfin son premier « debut album » en ce presque milieu d’année 2015. Pas trop tôt quand on sait que sa dernière sortie datait de Novembre 2013 avec l’excellente Blue Chips 2. Devenu entre temps animateur de show culinaire déjanté pour Vice et il faut le dire énergumène de service, Borsalini semble davantage peaufiner son changement d’image que ses rimes millimétrées.
Diffamation de mauvais goût mise à part notre natif du Queens semble gérer la pression du premier opus avec panache fanfaronnant le deuxième doigt en l’air. Je-m’en-foutiste jusqu’au bout des ongles Bronson fait du Bronson sur tout le début du disque avec une franche partie de rigolade sur le titre d’ouverture où Mark Ronson recycle du Billy Joel façon rock à papi. Une bonne dose de second degré qu’il faudra savoir maintenir jusqu’à la fin, histoire d’apprécier l’aventure bon grès mal grès.
Jonglant entre délire Bluesy, univers rock early 70’s et digestion Jazz la liste n’en finit plus et ratisse très large. Bien évidemment Action n’oublie pas les gastronomes de la première heure et fait croquer The Alchemist et Statik Selektah au projet donnant son lot de productions soulfull pitchées des familles à ce Mr Wonderfull. Malheureusement toutes ces ambiances plutôt ambitieuses mises bout à bout desservent plus qu’elles n’apportent à l’ensemble. Même si certaines, celles de Party Supplies en tête, percutent réellement elles en viennent à manquer de relief tant elles semblent étouffées dans ce marasme sonore décousu. Une faute de gout flagrante qui gâche l’expérience de manière significative. On passera également sur l’enregistrement live de « The Passage » qui comme une énième blague vient s’intercaler en avant dernière position dans le plus grand questionnement…
Au final à vouloir jouer les déconneurs de services Action en oubli l’essentiel et manque ici de cohérence sur la longueur. Bien évidemment quelques titres se détachent comme « Terry » ou « Galactic Love » mais le mal est fait et la sensation d’un fourre-tout général est malheureusement là…
C’est la boule au ventre et le cœur serré que l’on en vient à ce dire que ce premier album n’est vraiment pas la merveille de ce milieu d’année…
Joël Roblochon***
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