Un an après l’une des meilleures collaborations de l’année 2014, Baby Face Killah semble avoir lâché les pinatas sucrées pour se remettre à frapper dans la bouche des détracteurs en tout genre.
Bien loin de la cohérence de son projet avec Madlib l’ambiance est ici plus sombre que jamais. Gibbs rappe sur tout ce qui bouge sans jamais se poser de question et applique ses techniques millimétrées sur des beats en tout genre. Les atmosphères se bousculent un peu sans l’ombre d’un doute et pourront déstabiliser les derniers arrivant dans la carrière de notre gangster de l’Indiana. Pas étonnant me direz vous quand le bougre passe d’un à plus d’une douzaine de producteurs sur ce nouveau projet… Mais avouons le, nous ne boudons pas notre plaisir car mis à part les mélodies un peu faciles de titre comme « Careless » ou encore « Basketball Wives », le reste de ce troisième album et de ses 17 titres déçoivent rarement. L’on appréciera notamment le classicisme de « Extradite » ou encore le trappiste tubesque « Packages ». Quelques featuring plus tard, tout aussi éclectiques, et la formule fini d’achever les plus retissants d’entre vous.
Au final “Shadow of a Doubt” continue de nous livrer son rêve américain à la Scorcese, toujours sans concession ni remords. Gibbs trace son sillon dans le rap-jeu américain sans jamais se retourner et nous livre une nouvelle fois un opus récréatif sans forcement révolutionner le genre.
Joël Roblochon***
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