Campus FM Chronique : John Carpenter / Lost Themes Remix, Sacred Bones Records, 2015

johncarpenter-lostthemesremixed-300_1024x1024Lorsque notre maitre de l’horreur perdit son intérêt pour sa passion première c’est dans une forme inattendue de vieux gourou du synthétiseur qu’il revint nous hanter. – Carpenter lui même dira plus tard combien son penchant pour la musique fut soudain et imprévu.- Réalisant lui même sa première bande originale pour Dark Star en 1974, notre natif de Carthage développa un sens aigu d’un certain minimalisme musicale en parfaite adéquation avec l’avènement des synthétiseurs de cette époque. Transcendant la formule quatre ans plus tard avec Halloween, BigJohn est devenu surement malgré lui une influence musicale majeure pour bon nombre de génération de « Synth Geek » et autres musiciens obscurs. Poussé notamment par son fils il décide enfin de sortir son premier album « Lost Themes » un peu plus tot cette année.

Si ce premier opus permettait de percevoir de manière plus nette les différentes influences du maitre les quelques remix déjà présent sur la version initiale montraient également le regard bienveillant sur la nouvelle scène et l’avant garde actuelle. Sacred Bones décidément toujours dans les bons coups décida cette fois ci de nous livrer un album exclusivement de remix histoire de faire débourser un peu plus d’argent aux fanatiques que nous sommes. En tout cas une chose est sûre les concepts de ce genre sont un exercice extrêmement périlleux pour la simple bonne raison qu’ils dépendent énormément de la qualité des intervenants. Ajoutez à cela que la major partie du temps le résultat est de ce fait disparate et vous êtes  loin de l’effet escomptée. Heureusement pour nous c’est tout l’inverse avec cette revisite des themes oubliés. En effet la libidineuse bande de lurons chargée d’oeuvrer sur cet ouvrage partage ce même gout pour les lignes de basse brumeuses et le bruit blanc onctueusement travaillé.  Bien évidemment certaines reformules fonctionnent mieux que d’autres et on retiendra notamment celle de  Prurient qui transforme « Purgatory » en un paysage froid et obscur  qui n’est pas sans nous rappeler certaines références cinématographiques.

Au final on appréciera l’effort fourni par l’ensemble des contributeurs à ce projet hommage. Sacred Bones nous sert ici un complement tout a fait honnête bien que pas forcement indispensable.

Joël Roblochon***

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