Pluridisciplinaire, c’est bien lemot qui vient à l’esprit quand on pense à la paire Liz Tooley/Lance Barresi. Non content de jouer les tenanciers de leur magasin de disque « Permanents », les bougres dirigent également leur propre label du même nom entre Chicago et Los Angeles. Ayant vu défiler dans leurs murs la crème de la crème d’une certaine scène « néo garageo proto pop », il semblerait que l’idée de parcourir les lignes droites de leur pays dans un van crasseux est germée dans leurs cerveaux malades. Après avoir recruté dans leur rang Greg T, ce dernier ayant roulé ça bosse dans diverses formations telles que « Merx » ou encore le sacro saint des groupes punko rouletteux « The Spits », nos jeunes éberlués décident de se plonger dans le bain avec Endless Bummer.
Enregistré en moins de temps qu’il n’en faut par l’ami de toujours Ty Segall, ce premier volume se place en digne héritier d’un rock souillon où la Big Muff Py règne en maitre. En parlant de ça, le titre d’ouverture contient dès les premières notes l’essence même du disque. Déballage en règle de saturation en tout genre où les guitares n’ont d’égal que les voix, résumées ici à des beuglements monocordes sans relief. La batterie quand à elle n’est pas en reste et concurrence gentiment Meg White s’il on peut dire… Mais entendons nous bien, ces chants viscéraux ont du bon surtout lorsqu’ils viennent s’entrechoquer avec les power chords usés jusqu’à l’os. La recette prend très vite de l’ampleur et les morceaux dépassant rarement 3 minutes, ne vous laisse pas le temps de souffler. Musique de l’efficacité, le trio va directement au but et parvient en quelques nuances à rallier tout le monde à sa cause. Une petite demi-heure plus tard l’orage est passé mais le souvenir reste.
Ce cadavre hurlant a beau puiser dans bons nombres d’influences facilement identifiables il n’en reste pas moins un disque diablement original. Tout y passe et rien ne reste hormis un ramassis livide et adolescent. On en redemande…
Joël Roblochon*** (Entrée, plat, dessert, tous les lundis de 19H à 20H sur Campus FM)