La Midinale#17 – Virginia Woolf et littérature contemporaine
Avec Adèle Cassigneul
Elle est connue, reconnue, adorée, fantasmée, détournée, pastichée, produit dérivé essentialisé, utilisée, réutilisée, méconnue, sur-représentée, mal-représentée, réincarnée, mystifiée, objetisée, étiquetée, embourgeoisée, célébrée, dénigrée parfois, personne ne nie son influence, son impact, sa grandeur dans le champs littéraire anglosaxon et mondial, la richesse de son œuvre n’a d’égal que son hétérogénéité, un visage oblong et pâle qu’on imagine volontiers circuler dans le smog londonien de l’industrialisation du début du 20e siècle. Écrivaine matérialiste, membre du groupe de Bloomsbury puis co-fondatrice de l’imprimerie The Hogart Presse – non, il ne s’agit pas de faire une émission sur Virginia Woolf, mais sur l’amour – l’amour de Virginia Woolf en premier lieu, mais aussi celui de la littérature, des livres, des livres qui dialoguent ensemble et des livres qui dialoguent avec l’image. Parler de la lecture qui entoure les livres, de la recherche qui se dessine, de la pensée arachnide qui se tisse, de l’intimité qui se noue, de ce trémolo dans le cœur pour une virgule, un mot, une phrase, toute une œuvre. De celleux auteurs et autrices, qui nous accompagnent dans un relatif silence.
Alors oui, nous allons parler de Virginia Woolf dans La Midinale, mais aussi de littérature contemporaine, d’écriture, du statut de lectrice, de féminisme, de dialogue entre les œuvres et les formats d’expressions. Et pour ce faire, j’ai le plaisir d’accueillir Adèle Cassigneul dans le studio de Campus FM, elle est une lectrice, une chercheuse, une spécialiste de Woolf et bien d’autres choses que l’on aura, j’espère, le temps d’aborder.
Quignard dirait que les lecteurs forment une communauté de solitaires. Seul on lit avec un autre qui n’est pas là. La communauté solitaire, ça sonne définitivement comme un oxymore, un impossible tour de force – et pourtant ! Solitaire mais pas isolé, que l’on soit lecteur/lectrice, écrivaine/écrivain, nous sommes des héritiers et des héritières et nous devons savoir d’où nous venons pour savoir qui nous sommes pour savoir d’où parler. Apprendre à lire, ce n’est pas seulement rentrer en littérature, c’est rentrer dans le monde, rentrer en politique, rentrer en société, rencontrer l’autre qui n’est pas soi. La littérature comme une porte ouverte au féminisme, aux études de genres mais aussi à l’image et la psyché. Peut-être que lire Virginia Woolf, c’est aussi pousser toutes ces portes et bien plus encore. Merci Adèle Cassigneul, grâce à vous, je n’ai plus peur de Virginia Woolf ! Merci d’avoir accepté mon invitation à venir dans le studio de Campus FM.
– Alice Baylac
dans La Midinale, saison 2021-2022.
Plus d’infos :
http://adele-cassigneul.com/