Prince Buster n’est pas mort.Surnommé Buster, Cecil Bustamente Campbell est le porte flambeau de la musique jamaïcaine. Ancien chef de gang juvénile puis boxeur, il devient l’un des gardes du corps attitré des sounds systems organisés par Coxsone Dodd. En 1957, il ouvre son magasin de disques (PB Record Shack) et son propre sound system Voice of the People. Sans complaisance, il revendique sa négritude et le ska comme musique identitaire jamaïcaine. Précurseurs du rap il est l’un des 1er à parler sur des sons instrumentaux. Il contribue à l’éviction du jazz au bénéfice des styles d’abord ska, puis rock steady et reggae. Il comprend très tôt le pouvoir de séduction de cet art populaire qui touche le jeune public européen (migrants comme autochtones). Chanteur, DJ, compositeur et producteur comparable à James Brown, il est peu ré-édité en cd. Malgré le succès international de « Ten Commandements » dans les charts US, ils sera évincé du monde des musiciens porte parole de son pays en raison de ses origines modestes et de son penchant avoué pour l’Islam.
Jean-Bernard BASSACH, mai 2009.