Psyco : There must be a revolution somewhere (mind&fat rec 2004)
Après Psyco On the bus, album qui marquait une collaboration avec Tony Allen le batteur de Fela, Doctor L repart dans ses explorations délicates qui consistent à mélanger astucieusement instruments acoustiques, ambiances africaines et musiques électroniques. Le célèbre batteur nigérian n’apparaît pas sur cet album mais, notamment sur les tempos, ses influences restent cependant bien présentes. Viennent également s’ajouter quelques guests prestigieux tels Omar Sosa ou Stéphane Belmondo. A la différence de nombreux musiciens actuels, producteur ou dj ayant pu essayer de créer des ambiances jazz sur de la pauvre drum & bass (ou l’inverse), Doctor L possède un réel sens de la mélodie. Les morceaux présentés sur cet album cherchent inévitablement à instaurer un climat sans jamais tomber dans une succession de plans musiciens, aussi prodiges soient-ils. Chose rare et de bonne augure : on ne se pose pas un seul moment la question de savoir s’il s’agit d’un sample ou d’instruments, on prend la musique comme elle vient, sons de craquements de bois, vieux synthés saturés, guitare, cuivres…toutes ces sonorités semblent être passé par une machine spéciale avec traitement de choc donnant une couleur douce et extrêmement mélodique. Une grosse influence jazz 70’s façon Miles Davis se fait sentir sur l’ensemble des titres tant sur l’utilisation de certains instruments que la composition des morceaux. Homme à tout faire et à bien faire, Doctor L alias Liam Farrel ne se contente pas de composer ses chansons, il joue également du piano, de la basse, guitare et percussion, chante et se charge aussi de la pochette. Seul bémol : on peut regretter l’omniprésence des voix qui donnent parfois un côté légèrement ‘’neu-neu’’ à certaines chansons. Un bien beau disque cependant !
Thomas Delafosse, juillet 2005.
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