« Un vaisseau spatial rempli de beats lourds » : cela aurait pu être le nom de cet EP grandiose. Les deux producteurs Soze.Sht et Zach Zizmore viennent de New York et ils nous le prouvent. Car même si ce disque (riche de 8 titres) est en grande partie electro, on peut sentir un parfum de hip-hop hardcore propre à la grosse pomme. Le départ est donné avec un morceau bien gras et déstructuré, Menthol, suivi de The fax qui sonne plus mélodieux, comme si le bon vieux hip-hop new-yorkais début 90 fusionnait avec l’electro abstrait. Le reste est composé de morceaux assez différents, certains sombres, aux beats bien crades, et déformés et d’autres plus frais et traditionnels mais tout de même magnifiques. Une des qualités de la plupart des titres est que les compositions s’enrichissent au fil du développement, les éléments s’ajoutant petit à petit mais tout cela de façon calculé. Avec lanolin, le EP s’achève de façon très planante, mais pas sans énergie. Ceci comme la fin d’une vie chaotique dans une certaine harmonie. Une vraie fin ! Team Shadetek se différencie bien de gens comme Prefuse 73, en instaurant un climat plus sombre, grâce à des beats définitivement lourds et désarticulés, tout en gardant mélodie et finesse. Si ces 2 producteurs viennent d’une autre planète, il se pourrait bien qu’elle ressemble à New-York… Une fois l’album dans les bacs, il remettra sûrement la musique en question.
Hugues Marly, octobre 2004.