Certainement une des meilleures surprises de ces derniers mois. Sortie fin 2003, ce disque est le fruit de la collaboration du berlinois Jan Jelinek et des Australiens de Triosk. Jelinek, une des figures montantes de la scène electro allemande, cultive une esthétique minimaliste raffinée plus ou moins dansante qu’il à déjà bien peaufinée sur ses 4 albums précédents. Triosk, formation basé à Sydney composé de 3 jazzmen ayant à peine un peu plus de 20 ans, chacun se proposant « d’improviser et de composer une sorte de jazz où les boucles et samples joueraient à part égales avec les musiciens« . Bien que cette déclaration d’intention puisse faire penser aux malheureuses et opportunistes démarches de la scène electrojazz actuelle (julien Lourau, Nojazz, Magic Malik…), ce sera peut être ici la première fois que cela fonctionne. En effet, à l’écoute de ces 8 titres, force est de constater que Jelinek et Triosk maîtrisent véritablement la question. Les 2 ingrédients se côtoient, se complètent, s’interpellent et se répondent, se respectent sans que jamais l’un ne se serve de l’autre comme argument pour se donner un vernis au goût du jour. Ici 40 mn de finesse et de subtilité qui combinent à merveille les sons acoustiques (batterie, contrebasse, piano, vibraphone…) et les éléments électroniques. Ça passe tout seul, c’est beau, riche est sobre à la fois. Un bon disque qui le sera encore dans 20 ou 30 ans.